Guerre des déchets en Provence
Alors que la Charte pour l'Environnement vient d'être publiée en vue d'être annexée à la Déclaration des Droits de l'Homme ( la bonne blague ! ), des entreprises malhonnêtes continuent, sous couvert d'un Etat aveugle et impassible, à polluer à tour de bras des écosystèmes fragiles et des zones d'habitations et tout à la gloire de l'argent. L'enjeu se trouve dans les Bouches-du-Rhône et plus précisément en Camargue.
Les origines de l'histoire remontent à bien longtemps. Jusqu'alors les déchets du bassin marseillais étaient stockés dans une décharge à ciel ouvert : la décharge d'Entressen, aujourd'hui encore objet d'une lutte impitoyable entre la ville de Marseille et les associations de défense de l'environnement. Là s'entassent les 500 kilos d'ordures ménagères par an et par habitant de la ville incapable d'une autre alternative. Jus immonde se déversant dans les nappes, odeurs pestilentielles, sacs plastiques projetés par le vent alentours... Les griefs à l'encontre d'Entressen sont nombreux et compréhensibles. C'est pour y répondre qu'a été lancé le projet incinérateurs, soit-disant fiable et sécurisé, validé par des équipes de scientifiques.
Ils sont au nombre de quatre : Lunel-Viel et Nimes la Bastide, actuellement fonctionnels et Port Saint Louis du Rhône et Fos sur Mer, en projet et vivement contestés. Car si leur capacité d'élimination des déchets est phénomènale, leurs conséquences sur le milieu environnant est loin d'être sans danger comme l'avançait les études préalables. Les incinérateurs rejettent ainsi un nombre de dioxynes pouvant être dangereux pour l'homme en cas d'exposition prolongée : une donnée confirmée par une étude médicale aux abords du site de Nimes. Ils sont également une menace pour l'agriculture. Les dioxynes sont biopersistantes et restent sur le sol où elles peuvent être mangées par les animaux. Par extension, c'est toute l'activité agricole qui est menacée : la vigne, le foin et le riz. A court terme, c'est la destruction totale de l'environnement et de la faune et la flore de Camargue, classée à l'UNESCO et Parc Naturel Régional, qui est en jeu.
Des alternatives existent pourtant pour se passer des incinérateurs ( tri + compost ) mais les enjeux financiers et la rapidité de mise en oeuvre de sites semblables sont privilégiés visiblement. Le plus honteux étant les mensonges qui ont accompagné le lancement de ces incinérateurs. Sur place, les élus semblent toutefois prendre leur distance avec le maire Gaudin. Quant à SUEZ et VEOLIA, les deux entreprises détenant les projets, ils n'ont encore fait aucun commentaire. Une visite sur leurs sites se révèlera amusante, en particulier au chapitre "Politique de Développement Durable" ou "Respect de l'Environnement".
Si vous avez des informations au sujet de ces incinérateurs, merci de me les communiquer.
Par ailleurs, un coup d'oeil sur le document édité par le WWF France, engagé personnellement dans ce combat contre la construction d'un nouvel incinérateur, est intéressant : http://www.wwf.fr/pdf/DPinciner.pdf